Un été, en 2011
Je ne m'étais pas demandé à quoi ressemblerait cet été, en 2011. Et j'ai bien fait, car je ne l'aurais pas imaginé tel qu'il est. Je n'attendais rien, c'est peut-être pour cela que je trouve beaucoup dans ces jours qui s'écoulent, lentement, sans heurt, sans surprise non plus mais les surprises ne sont pas toujours bonnes alors ...
Un été, en 2011, ça ressemble aux bruits du quotidien que j'avais oublié d'écouter durant l'année : les cris des enfants qui jouent mais aussi le silence des heures de solitude, les couverts qui tintent contre les assiettes, la pluie qui tombe, beaucoup, sur le toit, le son de sa voix et me souvenir qu'on est deux, d'abord.
Ca ressemble aussi à des livres qui s'empilent, les livres lus mélangés avec les livres abandonnés, les livres dévorés toujours au-dessus pour que leur seule présence évoque les riches moments passés à les découvrir et fasse du bien au coeur.
Un été, en 2011, c'est aussi se résoudre à apprendre à laisser partir quelqu'un que j'aime, même si ...
Ca ressemble encore à des couleurs, celles de l'eau partout sur les sols à travers laquelle brille la lumière du soleil quand il revient, celles de peintures dont les noms font rêver : "soir d'orage", "tarte aux prunes", et qui donnent l'impression de vivre ailleurs sans avoir besoin de quitter la maison.
Ca ressemble enfin à du vide, du vide que je fais dans mes tiroirs, dans mes placards, sur mes étagères, dans mon esprit, forcément aussi, du passé que je jette pour faire de la place à l'avenir, peut-être.
Un été 2011, ça ressemble à pas grand chose de grand, ni d'exotique, ni de racontable, mais ça ressemble à un fil que je croyais avoir perdu et que je retrouve soudain, le fil de ma vie qui va. Et avec ce fil, l'idée que, peut-être, je recouvre peu à peu l'équilibre.