Lectures de là-bas
Plusieurs déceptions ces deux dernières semaines mais qui ne donnent que plus de valeur aux autres lectures que j'ai aimées ...
D'abord une bande dessinée, moi qui en lis si peu ...
Toute fin du XIXè siècle. Georg Weiss reçoit une lettre d'un notaire l'informant du décès d'un oncle qu'il ne connaît pas mais dont il est le seul héritier et quel héritage : une île ! Cet oncle, le Docteur Weiss, est mort de manière étrange, tout comme il a vécu, sur son île, retiré loin de tous. Georg se rend donc dans le petit port en face de cette île et il découvre que son oncle revient parfois hanter les nuits de la ville ...
Dès les premières vignettes, le lecteur plonge dans un univers trouble et saisissant : la nuit, la mer, des personnages singuliers ... tout confère au mystère, au doute et on se laisse vite emporter par le trait sec des dessins et le récit qui flirte avec le fantastique.
A la fin de la bande dessinée, un joli cadeau attend le lecteur : quelques pages d'esquisses préparatoires à découvrir !
Clod, Frébourg, Le testament du Docteur Weiss, éditions Petit à petit, 2006
Ensuite un polar que ma maman, qui en dévore chaque jour, m'a prêté.
Le policier Jack Mac Evoy est retrouvé mort au volant de sa voiture près d'un lac gelé. Même si tout porte à croire à un suicide, son frère jumeau, Sean, journaliste, part en quête d'une vérité qui lui échappe. Sa quête se fait enquête lorsqu'il découvre que d'autres policiers, dans différentes villes des Etats-Unis, ont été retrouvés morts dans les mêmes circonstances et, surtout, que chacun a laissé quelques vers en guise de lettre d'adieu, ce qui le mène sur la piste d'un tueur en série.
En plus des caractéristiques habituelles d'un bon polar (fin surprenante, fine psychologie, rebondissements, rythme soutenu), ce roman plonge le lecteur dans les mécanismes de l'enquête journalistique et n'épargne rien, de la course au scoop à la concurrence pas toujours loyale, en passant par les méthodes d'investigations propres à ce métier et les petits arrangements avec la conscience. Parallèlement, Sean est amené à travailler conjointement avec le FBI et, là encore, on pénètre avec lui dans les bureaux de l'organisation, on assiste aux réunions et on côtoie des agents qui ne sont pas toujours tels qu'on les imagine. Pénétrer dans ces deux univers rend le roman encore plus captivant !
Michaël Connelly, Le Poète, Points, 2001
Enfin, un roman pour ado comme je les aime, au point que je vais avoir du mal à en parler comme à chaque fois que je suis touchée par un livre ...
Le narrateur est un jeune garçon dont on ne découvre le prénom qu'à la moitié du roman et qui porte le même prénom que l'auteur ... C'est un garçon timide, discret, introverti, sensible qui raconte son amitié avec Lorette, jeune fille sanguine, révoltée, passionnée aussi, qui a besoin de prendre des chemins de traverse pour surmonter un deuil dont elle ne se remet pas. Olivier nous raconte par bribes ce qui leur est arrivé à la fin de la Troisième. Le récit se construit par touches successives, un peu comme un puzzle. Dès le début, on est ému par ce garçon, par son histoire qu'il a tant besoin de raconter mais qui a tant de mal à sortir, par cette jeune fille qui souffre et qui aime tout en même temps et avec la même force. Quel beau livre !
Olivier Adam, On ira voir la mer, Ecole des Loisirs, "Médium", 2002