G. Guéraud, Je mourrai pas gibier

Ce que j'aime dans ce silence et cette solitude imposés, c'est que le temps n'existe plus. J'en profite notamment pour lire à des heures où, habituellement, je fais tout autre chose et cela a un petit goût de liberté. Ce matin au réveil, j'ai enfin lu la petite nouvelle empruntée au CDI il y a près d'un mois. Comme je savais que ce serait une lecture rapide mais violente, j'attendais de trouver le bon moment pour m'y plonger.

Dès les premiers mots, on est plongé dans une violence à l'état brut. Un ado, Martial, vient de massacrer 5 personnes dont son frère, sa soeur ... La culpabilité du narrateur ne fait aucun doute et l'enjeu du récit sera d'expliquer son geste, voire de le justifier. En effet, plus on avance dans le récit mieux on comprend le geste de l'adolescent, pire, plus on se demande comment on aurait agi, nous, à sa place. Guillaume Guéraud dépeint avec une sobriété terrible la vie dans un petit village qui pourrait être n'importe où, avec ces rivalités ancestrales et la tacite obligation de choisir son camp, l'horizon bouché des jeunes qui ne peuvent que suivre la voie de leur père, la primauté des instincts primaires sur le moindre sentiment. Dans cet univers cru et sans espoir, Martial tente de garder un peu de son libre arbitre en refusant de vivre de cette manière mais à quel prix ...

Une nouvelle poignante, adaptée en bande dessinée par Alfred, aux éditions Delcourt.

G. Guéraud, Je mourrai pas gibier, coll. "doAdo Noir", Le Rouergue, 2006

Comments

[Stéphanie]

Il faudrait peut-être que je le relise mais je me souviens avoir DETESTE ce roman!

[Eloah]

Difficile de dire que j'ai aimé tant ce récit est monstrueux mais je le trouve bien mené car il dérange, il ébranle. On ne peut le reposer avec indifférence !

[Stéphanie]

Il faudrait p